Le sujet du changement climatique reste encore trop peu traité, autant en politique que dans les médias.
Ce que l’on en sait, notamment grâce aux travaux du GIEC, c’est :
- Que ce sont les activités humaines qui en sont la cause
- Que les effets se font déjà ressentir, en France comme ailleurs
- Qu’il n’existe pas de solution miracle qui ne nous demande pas de changer nos habitudes
Réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale est une nécessité pour assurer un avenir sain à notre société et à la vie sur Terre.
Mais comment faire ?
Les pays doivent agir, les collectivités doivent agir, les consommateurs doivent agir, et les entreprises peuvent et doivent agir.
Pour réduire, il faut mesurer et analyser. C’est là qu’intervient le bilan carbone.
Qu’est-ce qu’un bilan carbone d’entreprise ? Comment, pourquoi faire un bilan carbone et avec qui ?
Méthodologie, obligations et financements, le bilan carbone n’aura bientôt plus de secrets pour vous ! Après plus de 400 bilans carbone réalisés on vous en livre tous les secrets, même les mieux gardés… 😉
1. Bilan carbone : définition et historique
Avant de rentrer dans le vif du sujet et de tout vous dévoiler du fonctionnement d’un bilan carbone, prenons quelques instants pour bien définir de quoi on parle et retracer l’origine du bilan carbone.
Ça sera utile pour la suite, et peut-être même intéressant 😅
1.1. Qu’est-ce qu’un bilan carbone et d’où vient cette expression ?
Avant le bilan carbone il y a l’empreinte carbone. L’empreinte carbone qu’est-ce que c’est ?
C’est un chiffre, la somme des émissions de gaz à effet de serre induites par un produit, une personne, un pays ou … une entreprise.
Quelle est la différence entre un bilan carbone et une empreinte carbone ?
Le bilan carbone est un outil de mesure d’une empreinte carbone à un moment donné. Comme un radar pour la vitesse d’une voiture ou une balance pour le poids d’une personne.
Le terme bilan carbone est né en France dans les années 2000. Il est issu du nom d’une méthode de mesure de l’empreinte carbone d’une entreprise.

La méthodologie Bilan Carbone® a été développée par le gouvernement français via l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, avec l’aide du bien connu Jean-Marc Jancovici devenu depuis l’expert énergie climat le plus renommé en France.
L’objectif était de créer un outil universel de mesure de l’empreinte carbone des entreprises.
C’est un ensemble de règles de calcul pour s’assurer que les mesures soient faites de la même façon et que les résultats soient comparables. C’est un peu comme pour les bilans comptables dont le format standardisé.
Cet outil est une marque déposée, son exploitation est toujours régulée par l’ADEME via l’Association Bilan Carbone (ou ABC) qui a hérité de la gestion de la méthode en 2011.
L’essor de cette méthodologie a contribué à faire entrer l’expression bilan carbone dans le langage courant :
- En tant que synonyme d’empreinte carbone d’une entreprise, d’une personne ou encore d’un produit, bien que les notions aient un sens différent.
- Pour désigner toute démarche de calcul des émissions d’une société, de mesure de son empreinte carbone, même quand ce n’est pas la méthodologie Bilan Carbone® qui est utilisée.
1.2. Différence entre bilan carbone et Bilan Carbone®
Mesurer l’empreinte carbone d’une entreprise, c’est réaliser son bilan carbone.
Mais réaliser un bilan carbone ne veut pas obligatoirement dire utiliser la méthodologie Bilan Carbone® 🤯
Un peu perdu ? C’est normal, on vous explique !
Pour mesurer l’empreinte carbone d’une entreprise, il existe d’autres méthodologies de calcul : le GHG Protocol, le référentiel ISO, les analyses de cycle de vie des produits, …

Là aussi c’est comme en comptabilité (on parle d’ailleurs de comptabilité carbone) : il existe plusieurs normes et standards nationaux et internationaux qui font tous plus ou moins la même chose plus ou moins de la même façon !
Alors comment s’y retrouver et savoir quel outil choisir pour faire le bilan carbone de sa PME ou de son groupe ?
C’est là que le parallèle avec la comptabilité classique s’arrête : en compta carbone on est libre de choisir la méthodologie que l’on veut !
Comment c’est possible ? Parce que le bilan carbone est avant tout un outil au service de l’entreprise, pour lui permettre de comprendre son impact et de le suivre dans le temps.
Alors oui certaines entreprises sont obligées d’en faire un, et même de plus en plus (on détaille tout ça dans quelques paragraphes).
Le format est alors imposé, ou tout du moins plus strict, et fixé par le régulateur.
Mais même dans ce cas, il est facile de convertir les résultats d’un format à un autre pour être dans les clous réglementaires tout en conservant un outil utile et adapté au pilotage de la démarche bas-carbone de son entreprise.
Le choix d’une méthodologie plutôt qu’une autre se fait avant tout en fonction du besoin de l’entreprise, de ce qu’elle attend ou veut faire de son bilan carbone.
Chez Sami notre plateforme gère tous ces outils de calcul et permet de passer de l’un à l’autre facilement, et nous guidons nos clients pour choisir l’approche la plus pertinente pour leur société.
1.3. Qui est concerné par le bilan carbone ?
Tout le monde, et plus particulièrement toutes les entreprises !
Pourquoi ? D’abord et avant tout parce que le réchauffement climatique concerne toutes les entreprises, et que c’est le plus grand défi du siècle pour l’humanité.
Alors oui le problème climatique peut paraître lointain, et les effets difficiles à percevoir dans son quotidien.
Les préoccupations plus court-termistes peuvent prendre le pas, et c’est normal : impossible de chercher à réduire les émissions de son entreprise si on ne peut pas payer ses salariés par exemple.
Mais le jour où du fait du changement climatique les locaux de l’entreprise seront inondés, partis en fumée ou réquisitionnés pour une guerre il sera trop tard pour commencer à se poser la question. Et payer les salaires sera la dernière de ses préoccupations.
On ne parle pas là d’un horizon hypothétique en 2050, les conséquences du changement climatique sont déjà bien visibles en France aujourd’hui !
Si on veut avoir une chance de limiter la casse, il nous faut collectivement réduire nos émissions de CO2, drastiquement et sans attendre.
Les entreprises ont un rôle énorme à jouer dans cet effort global.
Faire sa part pour le climat en tant qu’entreprise en réduisant efficacement ses émissions commence par réaliser un bilan carbone.
Ce n’est pas parce que c’est notre métier que c’est vrai, c’est parce que c’est vrai que nous en avons fait (une partie) de notre métier !
Fin de l’aparté climatique, retour à la pratique et bonne nouvelle : si vous êtes en train de nous lire aujourd’hui c’est que vous avez fait le premier pas pour faire partie de la solution 👏
Cerise sur le gâteau : en plus d’être bon pour la planète, faire son bilan carbone présente de nombreux autres avantages.
2. Pourquoi faire le bilan carbone de son entreprise ?
Il y a bien plus de raisons pour une entreprise d’entreprendre un bilan carbone que de ne pas le faire, le climat en tête.
On peut les regrouper en quatre grandes catégories :

2.1. Protéger le climat et donc la vie sur Terre
Faire son bilan carbone, ça permet d’abord de structurer et piloter sa stratégie climat.
En mettant des chiffres sur vos émissions et en comprenant la source, vous pouvez vous fixer des objectifs de réduction atteignables et cohérents.
La finalité de la démarche est de contribuer à la neutralité carbone globale.
En réduisant vos émissions de gaz à effet de serre, vous réduisez les risques de panne du système alimentaire et de santé, les risques de diminution des standards d’hygiène et donc de contamination par un quelconque virus ou bactérie.
On réduit aussi les risques d’inondations, feux de forêt, sécheresse, canicules, etc. Les régions les plus touchées seront aussi les moins responsables de ce phénomène. Il faut rétablir la justice climatique.
2.2. Respecter et anticiper la réglementation
La loi française densifie la réglementation autour du bilan carbone pour prévenir les risques d’un changement climatique trop important.
Par exemple, les entreprises de + 500 employés ont l’obligation de publier leur bilan carbone sur le site de l’ADEME.
Passer le pas et faire son bilan carbone permet non seulement de s’aligner avec la réglementation, mais aussi de l’anticiper.
Plusieurs projets de loi ont comme objectif de pousser la démarche climat des entreprises.
Directive CSRD, affichage environnemental, écoscore, loi climat : de plus en plus d’entreprises seront concernées !
Par exemple, la CSRD fixera dès 2024 de nouvelles normes et obligations pour les entreprises de +250 salariés en ce qui concerne leur reporting extra-financier, dont la réalisation d'un bilan carbone !
2.3. Améliorer sa marque employeur
Le recrutement, c’est une problématique omniprésente tout au long de la vie d’une entreprise. Il faut recruter vite et bien pour assurer le développement de son activité.
De plus en plus de jeunes refusent de travailler pour des entreprises qui ne prennent pas en compte l’importance de la protection de notre environnement. Il s’avère même que 76% des jeunes de la génération Y placent la RSE au-dessus du salaire dans les critères de recherche d’emploi.
Adopter une démarche bas-carbone crée un vrai atout pour attirer et conserver les profils qui vous aideront à améliorer les performances de votre entreprise, via l’obtention d’un label RSE par exemple.
2.4. Gagner en compétitivité
La loi climat et résilience de 2021 impose à tous les appels d'offres publics de prendre en compte les critères environnementaux et l’empreinte carbone des candidats.
En plus, 70% des consommateurs sont prêts à payer jusqu’à 35% plus cher pour un produit ou un service durable et bas-carbone.
Contrôler son impact sur le climat devient un avantage concurrentiel à part entière.
Votre stratégie bas-carbone fait maintenant partie intégrante de votre proposition de valeur, et contribue à l’amélioration de votre notation ESG demandée par vos clients et investisseurs.
3. Comment se calcule un bilan carbone ?
On a bien compris que pour une entreprise, mesurer ses émissions de gaz à effet de serre, c’est vraiment important. Mais comment on fait ?
Où trouver les données qui traduisent l’activité de son entreprise en une quantité de gaz à effet de serre ?
3.1. Les gaz à effet de serre mesurés et le CO2e
Le bilan carbone mesure l'empreinte carbone d’une entreprise, qui est la somme des différentes émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à son activité.
Six gaz à effet de serre sont officiellement reconnus par les accords internationaux et donc pris en compte :
- Dioxyde de carbone ou CO2, le plus connu, qui concernent toutes les entreprises
- Méthane ou CH4, qu’on retrouve dans un bilan carbone dû à la décomposition des produits vendus qui finissent à la décharge par exemple
- Protoxyde d’azote ou N2O, qui concerne principalement les exploitations agricoles, l’industrie chimique et le transport
- Hydrofluorocarbures ou HFC, qu’on retrouve dans le bilan carbone des entreprises qui utilisent des climatiseurs ou certains frigos
- Perfluorocarbures ou PFC, proche de leurs cousins les hydrofluorocarbures
- Hexafluorure de soufre ou SF6, qu’on retrouve surtout dans les bilans d’entreprises qui produisent ou utilisent des câbles et équipements électriques

Vous l’aurez compris, pour faire un bilan carbone il faut avoir l'œil partout 🔎
Ces différents gaz ont chacun un effet différent sur le changement climatique, une molécule d’hexafluorure de soufre par exemple a un impact 22 800x plus important sur l’effet de serre qu’une molécule de CO2.
Faire un bilan carbone revient à compter la masse (kilos, tonnes, etc.) de chacun des gaz qui ont été émis par l’activité de l’entreprise.
Pour avoir un résultat dans une unité standard, ces gaz sont donc tous convertis en quantité équivalente de CO2. On parle d'équivalent kgCO2, ou kgCO2e (voire parfois kgCO2eq).
Vous ne savez pas où trouver des données en kgCO2e pour faire votre bilan carbone ? On vous détaille tout ça 👇
3.2. Le périmètre et la méthode de calcul
À titre personnel, tout ce que vous utilisez, acheter ou consommer chaque jour a une empreinte carbone, et rentre donc dans votre bilan carbone individuel.
Pour une entreprise, c’est la même chose. Voici quelques exemples :
- Ce qui est acheté : fournitures de bureau, équipements, matières premières, énergie, services numériques, …
- Ce qui se déplace : collaborateurs, fret, voyages d’affaires, livraisons, véhicules de société et de fonction, utilitaires, …
- Ce qui est utilisé pour exercer votre activité : bureaux, parc machine, entrepôts, intrants, …
Une des premières étapes d’un bilan carbone, la phase de collecte, consiste à définir et rassembler toutes ces données qui rendent compte de votre activité en tant qu’entreprise.
Le périmètre temporel d’un bilan carbone est généralement de 12 mois, dans le passé comme il faut avoir toutes les données de la période pour faire le calcul.
Il est possible de moduler ce périmètre à sa guise, et même de faire des bilans carbone prospectifs !
Les données seront ensuite converties en émissions de gaz à effet de serre engendrées par votre activité.
Il existe deux types de données, ou données d’activité dans le jargon : les données monétaires et les données physiques.
Ces données peuvent avoir des unités différentes. L’unité influence la manière dont est évaluée une émission.
Pour convertir une donnée d’activité en émissions de gaz à effet de serre, il y a deux approches:
- L’approche monétaire : on convertit une valeur monétaire (€, £, $, ...) en kgCO2e. La conversion est faite grâce à des ratios monétaires, exprimés en kgCO2e/€ par exemple.
- L’approche physique : on convertit des données physiques (km, kg, kWh, ...) en kgCO2e. La conversion est faite grâce à des facteurs d’émissions, exprimés en kgCO2e/km par exemple.

Ces ratios monétaires et facteurs d’émission sont accessibles via des bases de données publiques et privées, souvent spécialisées par secteur ou par pays.
L’enjeu est alors de trouver les plus adaptés à chacune des données que l’on veut convertir, ce qui demande une fine connaissance des différentes sources de données (et malheureusement parfois un certain budget).
La Base Carbone est celle qui fait référence en France, alimentée par l’ADEME et accessible gratuitement.
Il en existe de nombreuses autres.
Il est également possible de calculer ses propres facteurs ou ratios d’émissions, toujours dans l’idée de trouver les plus adaptés à son activité.
Cela nous arrive souvent chez Sami, parce que plus le facteur d’émission utilisé est précis, plus le résultat du bilan carbone est précis. Et plus le bilan carbone est précis, plus il est utile !
Quand toutes les données d’activité sont multipliées avec le facteur d’émission correspondant, il ne reste plus qu’à tout additionner pour calculer l’empreinte carbone de l’entreprise.
C’est tout, uniquement des additions et des multiplications !
Dans un bilan carbone la difficulté n’est pas de faire les calculs, mais c’est de savoir lesquels faire et quelles leçons en tirer ensuite.
3.3. Approche monétaire et approche physique : différences et complémentarités
L’approche monétaire permet de calculer rapidement et simplement les émissions liées aux différents achats, comme le matériel informatique, un service de publicité, ou même un service bancaire.
Ces dépenses se prêtent mal à une approche physique, soit parce que les données nécessaires seraient presque impossibles à récupérer soit parce que l’approche monétaire serait in fine plus précise.
Certaines données sont en revanche impossibles à convertir précisément avec une approche monétaire.
Par exemple, pour un trajet en voiture, un ratio monétaire donnant les émissions de CO2 en fonction des dépenses en essence serait très imprécis, en particulier à cause de la volatilité du prix de l’essence.
Le problème sera le même pour des achats de matières premières, d’énergie, ou même d’emballages.
Quelle est la meilleure approche ?
On oppose souvent les deux, mais la réalité est qu’elles sont avant tout complémentaires !
L’approche physique est souvent plus précise que l’approche monétaire, mais pas toujours. Et dans certains cas l’une ou l’autre n’est simplement pas applicable, faute de données disponibles.
Mesurer un bilan carbone revient donc à convertir des données physiques et monétaires en tonnes de CO2e.
Mais quelles données doit-on prendre en compte et comment sont-elles classées ?
4. Mesurer le bilan carbone d’une société, que prendre en compte ?
Vous devez vous demander où se trouve la limite entre les émissions dont vous êtes responsables et celles des autres ?
Par exemple, si votre entreprise achète un stylo, son empreinte carbone est-elle comptabilisée dans le bilan carbone de l’entreprise qui l’a fabriqué ou dans le vôtre ?
Et bien la réponse va peut-être vous surprendre : dans les deux !
Comment est-ce possible ? On vous explique tout.
4.1. Émissions directes et indirectes, responsabilité et dépendance
Les émissions de GES concernent toutes les entreprises de cette terre, pourtant il n’est pas toujours facile de se les représenter à première vue.
Si on prend l’exemple d’une entreprise qui possède une voiture c’est assez simple : l’essence utilisée pour la faire avancer rejette directement du carbone dans l’atmosphère.
On parle alors d’émissions directes, dont l’entreprise est directement responsable.
Mais toutes les entreprises ne brûlent pas directement du pétrole, du charbon ou du gaz, pourtant leur bilan carbone n’est pas nul pour autant 🤔
D’où proviennent les autres émissions ?
Elles sont le plus souvent indirectes : d’autres entreprises en sont à l’origine pour fabriquer, transformer ou transporter les matières premières, bien ou services achetés par notre première entreprise.
Et si ces émissions ne viennent pas des fournisseurs directs, c’est peut-être chez les fournisseurs des fournisseurs qu’il faut aller chercher. Et ainsi de suite, tel des poupées russes 🪆
Mais si d’autres sociétés sont à l’origine de ces émissions, pourquoi les comptabiliser ?
Parce que l’empreinte carbone d’une entreprise n’est pas la somme des émissions dont elle est directement responsable, c’est la somme des émissions dont son activité dépend.
L’empreinte carbone de l’entreprise, mesurée par son bilan carbone, est donc un indicateur de la dépendance de son activité au carbone.
Ceci explique aussi que certaines émissions peuvent être comptabilisées dans plusieurs bilans carbone, et c’est normal.
L’essence utilisée par une camionnette de livraison sera comptabilisée comme émission directe dans le bilan carbone du transporteur, et comme émission indirecte dans le bilan carbone du client qui a commandé cette livraison.
Ce double comptage (parfois même triple, quadruple ou quintuple) est normal, mais ne facilite pas toujours la compréhension du bilan carbone !
Maintenant qu’on a dit ça, on peut entrer dans le détail des différentes sources d’émissions indirectes et directes 📊
4.2. Postes d’émissions, scopes 1 2 3, et limites
Souvent la notion de bilan carbone est accompagnée de la notion de scopes, les fameux scopes 1, 2 et 3.
Ces scopes sont divisés en postes d’émissions, qui sont au nombre de 22.
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? À quoi servent les scopes ?
Une grille de mesure par scope et poste a été développée en même temps que les méthodologies de comptabilité carbone, pour permettre une comparabilité entre tous les bilans carbone réalisés et assurer la cohérence des différentes méthodologies.
C’est là aussi très proche de la comptabilité classique : le référentiel d’analyse est le même pour toutes les entreprises et couvre toutes les possibilités : chaque émission de GES à une case dans laquelle être rangée.
Les trois scopes sont les suivants :
- Scope 1 : les émissions directes, réparties en 5 postes d’émissions
- Scope 2 : les émissions indirectes liées à l’énergie, réparties en 2 postes d’émissions
- Scope 3 : les émissions indirectes, réparties en 15 postes d’émissions
Si on veut se les représenter visuellement, voici ce que ça donne :

Nous n’irons pas plus loin dans l’explication, car nous avons déjà un article complet qui les présente avec des exemples, mais surtout parce que les comprendre ne sert … pas !
Oui vous avez bien lu, ça ne sert pas, ou tout du moins pas aux personnes qui veulent comprendre ou expliquer le fonctionnement d’un bilan carbone.
Ces postes et scopes sont maniés par les personnes qui réalisent des bilans carbone, qui font les calculs. C’est du jargon d’experts comptables carbone en quelque sorte.
Ils ont leur importance, mais pas quand il s’agit de faire de la pédagogie.
Du coup chez Sami on a inventé notre propre nomenclature, qui complète cette grille d’analyse en étant plus fine et surtout plus parlante.
Et on a vu la différence avec nos clients, qui ont arrêté de nous regarder avec des grands yeux quand on commençait à leur parler de scopes 😅
Passage de la nomenclature en scopes à la nomenclature Sami en un clic dans sur notre plateforme
4.3. Les catégories d’un bilan carbone et les données nécessaires
Que retrouve-t-on dans un bilan carbone ? Que ce soit le bilan carbone d’une startup, le bilan carbone d’une filiale ou d’un grand groupe, les catégories sont les mêmes.
Et pour mesurer l’impact de ces différentes catégories d’émissions il y a besoin de données, les données d’activité dans le jargon : des kilomètres parcourus, des tonnes de matières premières achetés, des gigas de données numériques, des kilowattheures d'électricité consommée, des euros dépensés, etc.
Ces données vont être converties en CO2e pour former le bilan carbone, qu’on peut voir comme une traduction de l’activité de l’entreprise en carbone.
Voici un panorama des principales catégories d’un bilan carbone et des données qui s’y rattachent, illustrées par des exemples de données utilisées pour bien comprendre.
Ces exemples ne sont pas exhaustifs, pour chaque catégorie il y a une multitude d’approches possibles pour chiffrer le bilan carbone associé en fonction des données à la disposition de l’entreprise et de ses contraintes.
D’autres catégories existent, certaines sont spécifiques à des secteurs d’activité précis : utilisation des produits vendus, utilisations des services vendus, investissements financiers, etc.
Quelles catégories prendre en compte pour son propre bilan carbone ?
Idéalement toutes, pour s’assurer que le résultat soit complet et donc utile.
Mais le périmètre opérationnel d’un bilan carbone est à la discrétion de la personne ou les personnes qui le réalisent, bien que certaines obligations existent en la matière.
C’est ce qu’on vous détaille dans la prochaine partie.
5. Bilan GES, BEGES, bilan simplifié : quelles différences ?
On voit beaucoup d’appellations différentes circuler.
Bilan carbone, bilan GES, BEGES, bilan simplifié,... C’est souvent un peu compliqué de s’y retrouver.
Pourquoi ne pas utiliser un seul et même nom ?
Cela est lié aux différentes réglementations qui obligent les entreprises à réaliser un bilan carbone, elles n’imposent pas (encore) toutes de prendre en compte la totalité des émissions.
Ces différents termes correspondent donc aux périmètres d’étude minimaux qui sont obligatoires, les modes de calculs étant toujours les mêmes.
Qu’est-ce qu’un bilan climat simplifié, ou plutôt bilan simplifié ?
Le bilan simplifié rend obligatoire uniquement la mesure des émissions directes de l’entreprise, à savoir le scope 1.
Si votre entreprise a bénéficié du plan de relance, vous êtes sûrement soumis à une obligation d’effectuer un bilan simplifié. On en parle juste après !
Qu’est-ce qu’un bilan GES, BEGES, BGES, ou bilan GES réglementaire ?
Le bilan GES a été introduit par la loi Grenelle de 2012, rendant obligatoire la réalisation d’un bilan carbone notamment pour les entreprises de +500 employés (salariés d’une même entité juridique).
Depuis cette année, tous les scopes 1, 2 et 3 sont obligatoires, et le bilan de gaz à effet de serre des entreprises doit s'accompagner d'un plan d'action !
Qu’est-ce qu’un bilan carbone complet ?
Un bilan carbone complet prend justement en compte toutes les émissions de GES de l’entreprise, directes comme indirectes.
C’est le seul format pertinent pour comprendre son impact et réduire efficacement ses émissions. Il est d'autant plus important de comptabiliser le scope 3 en plus des deux premiers scopes, celui-ci représentant jusqu’à 99% du bilan carbone total d’une entreprise !
L’outil Sami peut s’adapter à n’importe lequel de ces formats, mais nos clients font majoritairement des bilans carbone complets.
En effet, la réglementation n'oblige pas aujourd'hui toutes les entreprises à prendre en compte les 3 scopes dans leur bilan carbone, notamment pour les entreprises de moins de 500 salariés, mais rien ne les empêche d’aller au-delà en réalisant un bilan carbone complet.
C’est le seul format qui permet de structurer une démarche bas-carbone complète et ambitieuse.
6. Pour quelles entreprises le calcul d’un bilan carbone est déjà obligatoire ? Et demain ?
Depuis quelques années, le bilan carbone est obligatoire pour certaines entreprises. Mais la réglementation évolue et renforce les obligations pour les entreprises européennes !
Malgré tout, moins de la moitié des entreprises concernées par ces réglementations les appliquent, et l’amende dérisoire de 10 000€ en cas de non-respect des obligations n'aide pas, bien que de nombreuses entreprises ne se savent simplement pas concernées.
Les choses sont en train de changer, les amendes augmentent et les contrôles s’intensifient.
On compte sur vous pour montrer l’exemple !
De nombreux acteurs et entreprises se mobilisent et exigent une revue à la hausse de l’ambition des lois proposées par le gouvernement.
Oui vous avez bien lu, les entreprises elles-mêmes demandent à être mieux régulées !
C’est le cas notamment des certaines organisations et mouvements :
- ClimateAct : collectif de +300 startups (dont +30 qui ont choisi la plateforme Sami pour bichonner leur démarche climat 💜)
- Mouvement Impact France : MEDEF des entrepreneurs du changement
- Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) : initiative de 150 dirigeants d’entreprises (Heineken, Rossignol, Renault trucks, etc) avec pour mission d’élaborer une série de propositions impactantes à mettre en place en entreprise. "Imposer la réalisation d’un bilan carbone scope 3 pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés” est une des propositions faites par la CEC.
Plusieurs projets de loi sont entrées en vigueur début 2023 ou en cours en France et en Europe pour étendre l’obligation de réaliser un bilan CO2 à plus d’entreprises : Directive CSRD, affichage environnemental, ecoscore, loi climat.
Maintenant vous savez qui doit faire un bilan carbone et combien ça coûte de ne pas le faire.
Il est temps de passer à une question pas toujours évidente, comment réaliser ce fameux bilan ?
7. Comparatif des options pour réaliser votre bilan carbone d’entreprise
Nous vous avons concocté un tableau comparatif des différentes solutions disponibles pour réaliser votre bilan carbone d’entreprise.
Pour chaque critère les notes vont de ⭐ à ⭐⭐⭐, 3 étoiles étant la meilleure note.
Vous souhaitez en savoir plus et mieux comprendre notre système de notation ? Consultez notre étude comparative détaillée !

8. Les subventions pour le bilan carbone de son entreprise : ADEME, Bpifrance, ...
Ce qu’on retient de ce qu’on vient de dire, c’est que le prix d’un bilan carbone peut se situer entre 900€ et 50 000€. Ça dépend de la taille de votre entreprise, de son secteur d’activité, ou du type de solution que vous souhaitez utiliser.
Pour encourager les entreprises à sauter le pas, plusieurs dispositifs de financement sont disponibles.
Subvention Tremplin pour la transition écologique des PME de l'ADEME pour votre bilan carbone d'entreprise

Lancée en 2021 dans le cadre du plan de relance français, cette subvention permet aux entreprises françaises d'obtenir des financements significatifs pour entreprendre différentes démarches environnementales.
Il était possible jusqu'à fin 2021 de faire subventionner son bilan carbone d'entreprise à 80%, dans la limite de 5 000€HT. Des centaines d'entreprises ont pu en bénéficier, dont de nombreuses entreprises qui sont passées par l'outil Sami pour le réaliser.
La subvention Tremplin a depuis été remplacée par le Diag Decarbon'action de Bpifrance, on vous le présente juste après !
Le dispositif Tremplin ne prend donc plus en charge la réalisation d'un bilan carbone via un prestataire, mais reste valide pour d’autres démarches environnementales :
- Calcul, mise en œuvre et vérification externe d'un affichage environnemental sur vos produits et services (nutriscore version CO2) : 80% pris en charge dans la limite de 8 000€ HT pour la mise en œuvre et 3 000€ HT par référence pour la vérification, dans la limite de 50 000€ en tout
- Élaboration et évaluation d'une stratégie carbone (démarche ACT® pas à pas) : aide maximum de 29 000€ HT
Subvention Diag Decarbonaction de Bpifrance pour votre bilan carbone d'entreprise

Le Diagnostic Decarbon'action a pris le relais de la subvention Tremplin début 2022.
Le fonctionnement est un peu différent, il ne s'agit pas uniquement d'une subvention mais d'un programme d’accompagnement.
Il est opéré par Bpifrance, la banque publique d'investissement, en collaboration avec l’ADEME.
Le programme dure 12 jours avec un suivi pouvant aller jusqu’à 8 mois. Ce dispositif vous accompagne pour :
- Un Bilan Carbone (scopes 1, 2 et 3), la co-construction d’un plan d’action de réduction des émissions
- Un accompagnement sur les premières actions mises en place
- La valorisation de l’engagement de l’entreprise auprès de ses collaborateurs, clients et partenaires
Pour être éligible au programme, il faut répondre aux critères suivants:
- Vous effectuez votre premier Bilan GES
- Vous êtes une PME ou petite ETI de moins de 500 employés
- Vous exercez votre activité depuis au moins un an
Grâce au co-financement de l'ADEME, vous pouvez vous faire accompagner par des experts à un tarif avantageux:
- 4000€ pour les entreprises de moins de 250 salariés
- 6000€ pour les entreprises entre 250 et 499 salariés
Vous êtes une entreprise de plus de 500 salariés ? Réalisez votre bilan carbone grâce à notre plateforme en ligne !
Les autres financements pour votre bilan carbone d'entreprise
Pour favoriser la transition écologique de leurs entreprises, certaines régions et collectivités territoriales mettent à disposition des subventions soutenant les investissements sur des études et solutions permettant de diminuer son impact environnemental.
9. Impossible de tout résumer n’est pas Sami
Pour faire court, la société a un besoin vital de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises ont un rôle important à jouer.
Pour réduire, il faut mesurer. Le bilan carbone est un ensemble de méthodes qui répond à ce besoin. Ça encadre la conversion de vos données d’activité en émissions carbone.
Certaines entreprises sont obligées de le faire. D’autres non, mais elles le seront bientôt. Les entreprises peuvent améliorer leurs performances et leur viabilité en se préoccupant du climat. Et en plus, il y a des aides pour vous aider à vous lancer !
Et Sami dans tout ça ?
Sami c’est un logiciel pédagogique de bilan carbone complété par un accompagnement fiable.
Sami vous forme à l’utilisation de la plateforme. Vous pouvez commencer votre bilan carbone en déposant quelques documents standards. Notre plateforme analyse automatiquement les infos que vous lui donnez.
Vos employés renseignent leurs habitudes de vie professionnelle dans un questionnaire. Notre plateforme les analyse.
Vous n’avez plus qu’à compléter manuellement les données difficiles à évaluer automatiquement (la précision avant tout !). Notre plateforme vous délivre votre bilan carbone et vous suggère un plan d’actions de réduction des émissions.
Vous avez besoin d’aide. On vous aide. À la fin on vous explique comment capitaliser sur votre bilan carbone. Vous avez besoin d’un accompagnement sur la mise en place du plan d’actions ? Sami vous accompagne.
Sans vous en rendre compte, vous avez appris. Et il vous reste toute votre énergie pour mettre en place les actions qu’on vous propose, et toutes celles que vous pouvez imaginer !
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