Sami a réalisé en 2025 le 3ème bilan carbone consécutif de la Rosée. Le 1er avait eu lieu en 2023 sur les données 2022. C’était une première pour vous à ce moment-là ?
C’était effectivement notre premier bilan carbone. Mais les enjeux environnementaux ont toujours fait partie de l’ADN de La Rosée puisque quand Coline Bertrand et Mahault de Guibert ont lancé la gamme, elles ont tout de suite proposé, par exemple, des produits sans suremballages. C’était précurseur en 2015.
Très vite, les packagings ont été écoconçus, avec des matières recyclées, biosourcées, des packagings les plus légers possibles. Les formules des produits sont naturelles, biodégradables. Donc la démarche environnementale était déjà assez avancée.
Je suis arrivée à La Rosée en septembre 2022 pour structurer cette politique. Le bilan carbone était indispensable pour avoir un état des lieux clair et fiable de notre impact carbone. Nous avions des intuitions, il fallait les confirmer.
Pourquoi avoir fait le choix de Sami ?
Je vous ai connu grâce à vos webinaires, j’en avais déjà suivis plusieurs à ce moment-là. Ensuite, ce qui a fait la différence au moment du choix, c’est la qualité de votre plateforme : j’ai beaucoup aimé son ergonomie, la navigation intuitive, la bibliothèque d’actions qui est concrète et très utile ou encore la possibilité d’envoyer un questionnaire aux collaborateurs pour collecter des données.
Nous avons calculé ce premier bilan carbone mais vous nous avez accompagnés également sur les ACV (analyses de cycle de vie) de tous nos produits. Pour avoir un bilan carbone précis, nous avions besoin de données d’impact depuis l’origine des matières premières jusqu’à la fin de vie des produits. Nous ne produisons pas nous-mêmes, nous faisons appel à des façonniers, des sous-traitants français, et les ACV nous ont permis de collecter des données que nous n’avions jamais eues jusque-là.
Qu’est-ce que la plateforme Sami vous permet de faire ?
Elle me permet d’aller creuser dans les résultats du bilan carbone et donc d’avoir plus de finesse dans notre analyse : je peux me concentrer sur un scope, sur un poste d’émissions ou sur un partenaire. Cela nous aide à prendre les bonnes décisions.
Par ailleurs, nous travaillons avec vous depuis 3 ans maintenant et donc toutes nos données sont sur la plateforme. Cela fait gagner un temps précieux et permet d’avoir une vision précise de l’évolution de nos émissions.
Quels enseignements tirez-vous de vos bilans carbone ?
Plus de 50% de nos émissions sont liées à l'utilisation des produits par nos consommateurs chez eux, notamment l’énergie utilisée pour chauffer l’eau de la douche quand ils se lavent. Nous ne pensions pas que cela représentait un poids aussi important dans notre empreinte carbone. Depuis, nous essayons de les sensibiliser à ce sujet sur notre site, sur nos réseaux. Cela nous a aussi fait prendre conscience de la nécessité d’améliorer la rinçabilité des produits. Mais nous n’avons pas beaucoup d’autres leviers.
Autre résultat important : les formules des produits pèsent bien plus lourd dans le bilan carbone que les packagings. Ce qui nous a amené à travailler en priorité sur nos matières premières.
L’intérêt du bilan carbone est là : agir d’abord sur les bons leviers plutôt que de mettre en place les actions les plus faciles ou les plus visibles mais qui vont avoir peu d’impact sur notre décarbonation.
Justement, quels sont les premiers leviers sur lesquels vous travaillez déjà ?
Sur le sujet des matières premières, nous avons identifié les 30 matières les plus émettrices pour travailler sur des alternatives. Parmi les autres actions prioritaires, nous travaillons à supprimer totalement le fret aérien ou encore à optimiser les emballages tertiaires.
Plus largement, où en êtes-vous aujourd’hui dans votre stratégie climat ?
En 2025, nous nous sommes engagés dans une démarche Act Pas-à-Pas. L’objectif est de construire notre stratégie de décarbonation et de mettre en place notre feuille de route.
Ce dont nous nous rendons compte, c’est que notre point de départ est déjà très optimisé, avec des packagings écoconçus, des produits fabriqués en France, des formules naturelles… Nous avons moins de marge de manœuvre que d’autres entreprises qui partent de plus loin.
Malgré cela, nous continuons à travailler pour réduire notre impact. Cela passe aussi par une offre sobre, essentielle, où chaque produit répond bien à un besoin. C’est pour cela que nous avons seulement une quarantaine de références aujourd’hui, tous segments compris.
Pourquoi développer une stratégie climat ambitieuse ? Quels sont les enjeux pour vous ?
C’est un sujet sur lequel nous travaillons avec nos partenaires depuis le début, pour les embarquer dans plus d'éco-responsabilité. C’est profondément ancré dans l’ADN de La Rosée.
Et la Convention des entreprises pour le climat (CEC) réalisée l’an dernier a été un choc. Même en ayant conscience des enjeux, le parcours de la CEC est construit de telle manière qu’on en ressort avec la volonté d’aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin dans la décarbonation et la sobriété et avec l’objectif de tendre vers un modèle régénératif.
Nous pensons qu’il faut le faire d’un point de vue éthique, pour prendre notre part dans ce “combat” face au réchauffement climatique et pour la préservation de l’environnement, mais aussi parce que nous sommes convaincus que c’est ce qui garantira notre robustesse dans 10 ou 20 ans.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Il s’agit de finaliser notre stratégie de décarbonation, la mettre en place et déployer notre feuille de route CEC pour respecter les objectifs fixés : 100% de notre offre solide, rechargeable ou consignable en 2035 et plus aucun packaging issu de plastique vierge d’origine fossile en 2030, notamment.
Cela fait 3 années consécutives que vous réalisez un bilan carbone et le 4ème sur l’année 2025 va bientôt commencer. Pourquoi le faire tous les ans ?
Chaque nouveau bilan carbone est encore plus fin et plus fiable que l’année précédente. Sur le dernier, par exemple, les facteurs d’émissions sur le textile ont été mis à jour donc les émissions liées à nos goodies sont plus précises. Sur les emballages tertiaires, nous avons pu entrer dans le détail avec notre logisticien et donc là aussi obtenir des résultats plus précis.

