Sami vient d’accompagner Onima avec la réalisation d’une ACV de votre produit, une levure de bière désamérisée, grâce au dispositif Diag Ecoconception. Quel était votre objectif initial ?
Nous souhaitions mesurer l’impact de notre produit en fonction de différentes hypothèses d’industrialisation et identifier des premiers leviers d'écoconception.
Le deuxième objectif était de disposer d’indicateurs environnementaux qui n’étaient pas des estimations de notre part mais bien des éléments chiffrés, précis et obtenus grâce à l’expertise d’un tiers. L’enjeu étant de pouvoir ensuite partager ces indicateurs à nos parties prenantes. Il est très important de montrer aux entreprises avec qui nous collaborons mais aussi à nos investisseurs que le travail sur notre impact environnemental est un sujet essentiel pour nous et que nous avons de bons résultats.
Pourquoi avoir choisi Sami pour vous accompagner sur cette mission ?
Nous nous sommes sentis très en phase avec les valeurs environnementales de Sami, c’est un premier élément. Ensuite, la réactivité de vos équipes et les premiers échanges qui se sont très bien déroulés ont fini de nous convaincre. Cela s’est fait très rapidement.
Quels sont les points forts que vous retenez de notre accompagnement ?
Nous avons été presque étonnés par la qualité de votre accompagnement, notamment par l’encadrement complet du projet que vous avez fourni. Depuis la formation des équipes jusqu’au rendu des livrables, en passant par la collecte des données, tout a été extrêmement bien mené. Et nous avons beaucoup apprécié la qualité des échanges et la clarté des consultants.
Sur quoi vos équipes ont-elles été formées ?
Pour la partie ACV, nous avions une équipe en interne qui travaillait sur le projet et cette équipe a été formée par Sami à l’ACV. Ce qui a permis d’avancer plus vite sur ce sujet et de monter en compétences en interne.
L’intérêt de votre démarche, c’est que l’ACV a été réalisée en amont d’une production à grande échelle. Pourquoi ce choix ?
Effectivement, nous sommes encore en phase d’industrialisation. L’intérêt de faire cette ACV à ce moment-là est de pouvoir, grâce aux résultats de la mission, orienter nos choix techniques afin de minimiser notre impact environnemental dès le début du passage à l’échelle industrielle. Donc nous souhaitions modéliser les impacts environnementaux de différents scénarios d’industrialisation.
Travailler sur votre impact environnemental, c’est un enjeu majeur depuis la création de votre entreprise ?
Onima repose sur la volonté de proposer des alternatives plus durables pour notre planète et notre santé. Et depuis le début, l’impact de notre produit, c’est l’enjeu majeur de notre développement. Voilà pourquoi c’était si important de faire cette ACV en amont de la phase d’industrialisation.
Que retenez-vous des résultats de l’ACV ?
Le premier résultat important, c’est que le procédé de fabrication du produit, notamment le traitement des déchets de production a un très fort impact. En parallèle, la production des matières premières, qui sont des co-produits de l'industrie agroalimentaire, est également un enjeu pour nous.
Et sur ce sujet des matières premières, à fonction égale, nous avions plusieurs possibilités et nous avons pu identifier celle qui présente les meilleurs résultats d’un point de vue environnemental.
Enfin, pour la partie énergétique du process industriel, nous avons comparé plusieurs scénarios. Nous nous attendions aux résultats mais nous souhaitions mesurer très précisément la différence d’impact en fonction des énergies utilisées.
Nous avons également travaillé avec vous sur l’écoconception de votre levure. Quel était l’enjeu ?
L’objectif était de déterminer quelles sont les modifications de notre process qui sont à la fois réalisables d’un point de vue technique et qui vont nous permettre de réduire l’impact de notre levure.
Sami a organisé plusieurs ateliers avec les équipes et nous avons pu identifier plusieurs leviers, notamment la modification de certaines de nos matières premières et la valorisation de nos déchets en alimentation animale. Ce sont deux solutions qui sont très prometteuses pour réduire notre impact.
Les résultats de l’ACV ont-ils permis d’enrichir vos réflexions sur l’écoconception ?
Complètement et c’est tout l’intérêt de mener ces deux missions en même temps. L’ACV permet de mesurer notre impact environnemental. L’intérêt ensuite, c’est de pouvoir le minimiser et cela passe notamment par l’écoconception. C’est la partie concrète, opérationnelle qui découle de l’ACV.
Comment allez-vous traduire les résultats de l’ACV et du travail sur l’écoconception d’un point de vue opérationnel ?
Maintenant que nous avons identifié les postes qui ont le plus d’impact environnemental, nous allons travailler en priorité là-dessus, notamment grâce aux deux leviers d’écoconception identifiés, sur les matières premières et la valorisation de nos déchets. Nous allons évaluer en laboratoire la mise en place de ces leviers pour ensuite venir les évaluer et les appliquer à l’échelle industrielle, ce sont nos prochaines étapes.
Quelles sont les autres étapes désormais dans votre stratégie d’écoconception ?
Nous allons monter un comité qui aura pour première fonction de mettre à jour l’ACV en fonction des modifications du process industriel attendues dans les prochains mois. Notre procédé évolue beaucoup.
Le deuxième rôle de ce comité sera d’assurer le suivi de la mise en œuvre des leviers déjà identifiés mais aussi de continuer à travailler sur d’autres pistes et d’évaluer leur faisabilité et leur mise en place.
C’est un travail que nous allons mener en continu et surtout en arrière fond du travail sur notre process afin de toujours réfléchir à l’optimisation environnementale de notre produit.
Avez-vous fixé des objectifs chiffrés ?
Nous connaissons l’empreinte environnementale de notre process tel qu’il est aujourd’hui. Et nous connaissons aussi désormais l’empreinte d’un process optimisé en appliquant tous les leviers d’écoconception. Donc l’objectif est de se rapprocher le plus possible de cette empreinte. Mais la faisabilité technique de certaines pistes est encore à évaluer.