Ecoscore : définition, enjeux et méthode de calcul

Bérénice Bieuville

Rédactrice et briseuse de mythes @Sami, Stratège marketing @Oser Vert

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L’éco-score, c’est quoi ? Comment est-il calculé ? Pourquoi cette note environnementale est-elle importante ? De la définition de l’éco-score à ses enjeux, en passant par les outils pour l’utiliser et son alternative le Planet Score : on répond à toutes vos questions !

1. Définition de l’éco-score, la notation environnementale

1.1 L’éco-score, c’est quoi ?

L’éco-score, c’est un peu le nutriscore de l’écologie ! C’est une note de A à E pour classer les produits alimentaires selon leur impact environnemental.

Affiché sous forme d’une pastille lisible, ce symbole permet aux consommateurs et consommatrices de faire des choix éclairés ! 

Le visuel officiel de l'éco score

1.2 Mais pourquoi je n’ai jamais vu cette note écologique en magasin ?

Le système de notation est sorti en 2021. Pourtant… Les pastilles ne sont toujours pas affichées en magasin. Pourquoi ?

En fait, il faut utiliser l’application Open Food Facts pour scanner les produits et découvrir leur écoscore ! La note est également disponible sur Yuka ou encore ScanUp.

Vous pouvez également anticiper vos courses en comparant les produits sur le site du même organisme.

C’est dommage, car seules des personnes déjà sensibles à l’impact environnemental ou sanitaire de leur alimentation utilisent ces outils. On attend donc l’obligation du score carbone ! 

1.3 Une initiative de…

Cette note environnementale a été initiée par plusieurs acteurs de l’alimentation durable. Parmi eux, Etiquettable, Yuka, Open Food Facts ou encore La Fourche. Différents partenaires ont apporté leur expertise, pour établir le système de notation et les outils : ADEME, Citeo, Zero Waste France, etc.

Enfin, la marque ECO-SCORE est déposée et appartient à l’ADEME (Agence de l’environnement).

1.4 Un objectif, plusieurs possibilités : éco-score et Planet Score

En 2022, l’ADEME expérimente encore pour choisir le meilleur système de notation. Eh oui : on en aura besoin pour l’affichage environnemental. Pour rappel, cette mesure deviendra obligatoire entre 2023 et 2026, selon les secteurs.

L’Agence envisage l’éco-score, mais également Planet Score. Les deux se présentent sous forme de grade, entre A et E. 

Les consommateurs et consommatrices semblent préférer le Planet Score. En effet, l’affichage donne plus de précisions sur l’utilisation de pesticide, la destruction de la biodiversité, l’impact sur le climat et même le mode d’élevage du produit. 

En tout cas, les deux affichages fonctionnent ! ⅔ des personnes consultant l’éco-score ont déjà renoncé à un achat, à cause d’une mauvaise note écologique. Pour 15 % des consommateurs, ce simple visuel les a aidés à réduire leur consommation de viande. 

Bref : la transparence, ça influence bel et bien nos habitudes… Et notre bilan carbone !

 

2. Un score carbone pour réduire les émissions de notre alimentation

2.1 Une méconnaissance des enjeux carbone de l’alimentation

L’agriculture représente 17 % des émissions de gaz à effet de serre en France (chiffres : 2019). À l’échelle mondiale, l’alimentation serait le secteur le plus responsable du réchauffement climatique, avec 28 % des rejets de GES

Pourtant, peu de personnes savent vraiment ce qui pollue dans l’alimentation ! 

Souvent, on privilégie les produits locaux. En limitant les transports de nos aliments, on limite leur impact carbone, non ? 

Oui, mais pas beaucoup.

2.2 Les transports : loin d’être coupables du bilan carbone de nos assiettes !

Ce qui pèse le plus lourd dans la balance carbone, ce n’est pas le transport (même en avion !). C’est la nature même des aliments. La viande, en particulier les ruminants, est associée à la déforestation et à d’importants rejets de méthane. Or, les forêts sont connues pour stocker du carbone, sous forme de matière organique (les arbres, en l’occurrence). Ainsi, le bœuf est l’aliment le plus réchauffant de notre quotidien, suivi de l’agneau, du fromage… Et du chocolat. Oui, la culture de cacao détruit aussi les forêts…

L'impact environnemental de différents aliments, infographie par Bon Pote.

Les conditions de production sont également essentielles. Comme les forêts, le sol est un fabuleux puits de carbone… À condition d’être riche en matière organique. Ainsi, l’agriculture de conservation des sols est moins émettrice de gaz à effet de serre que l’agriculture conventionnelle. 

L’éco-score vous permettra de comparer, en un coup d’œil, l’impact environnemental de plusieurs produits, plusieurs marques et plusieurs méthodes d’agriculture. Avec cette information claire et explicite, vous pourrez faire des choix de consommation plus durables ! 

3. Comment est calculé ce grade environnemental ?

3.1 Appliquer la note écologique sur vos produits

Vous êtes une entreprise de l’agroalimentaire et souhaitez valoriser votre engagement environnemental ? Voyons cela… Car, comment faire une définition de l’éco-score sans parler de sa mise en place ? Rassurez-vous : tout est fait pour encourager les entreprises de l’agroalimentaire à appliquer cette note écologique sur leurs produits. 

  1. Calculez le grade de vos produits. Pour ça, l’ADEME fournit une méthode précise et des outils de calcul, pour assurer des scores comparables.
  2. Validez. Vous ne pouvez afficher votre note sur les produits qu’après validation de vos calculs. Pensez donc à enregistrer votre dossier et demander l’approbation du collectif.

Prenez le temps de faire ces démarches : cette initiative de transparence est attendue et félicitée par les consommateurs !

Notoriété de cet indicateur environnemental

Mais du coup, comment se passe la notation ?

3.2 La méthode de notation

Tout commence par une ACV…

On évalue différents impacts d’un produit sur le climat et la biosphère. Pour ça, l’ADEME partage une analyse du cycle de vie (ACV) par aliment. Le problème ? À ce stade, un score « par défaut » est utilisé pour chaque type de produit. Toutes les pizzas, par exemple, obtiendront le même score carbone et environnemental. Indépendamment de la marque et des conditions de production.  

On complète pour affiner le score !

On ajoute ensuite des indicateurs complémentaires, pour pouvoir comparer des produits d’une même catégorie. C’est ici qu’on va pouvoir différencier nos pizzas ! Pour ça, on intègre des bonus et malus en fonction :

  • des labels sur les conditions de production ; 
  • de l’origine des ingrédients ;
  • de la politique environnementale des pays producteurs ;
  • De la menace sur les espèces sauvages (avec la pêche ou la déforestation, en particulier) ;
  • et même de l’emballage !

ACV + bonus - malus = éco-score ! 

On synthétise tout ça pour obtenir une note finale, sur 100 : ACV du produit + bonus - malus.

De cette note, on déduit un grade entre A et E. 

 

Échelle de calcul du grade environnemental, image issue du site officiel de l'éco score

3.3 Les impacts pris en compte

L’analyse du cycle de vie prend en compte 16 indicateurs. Quelques exemples…

  • L’impact sur le réchauffement climatique (émissions de GES). 
  • Le rejet de particules fines.
  • L’acidification de l’atmosphère.
  • L’eutrophisation des sols et eaux. C’est un rejet excessif de nutriments, conduisant à la prolifération d’espèces nuisibles au détriment de l’écosystème d’origine. Exemple classique : les algues vertes sur les côtes bretonnes.
  • L’épuisement des ressources en eau, énergie, terres, etc.
  • Etc. 

Les indicateurs complémentaires permettent d’intégrer plus largement les impacts sur la biosphère.

  • Utilisation de pesticides chimiques ou non, via les labels Bio.
  • Protection des écosystèmes naturels par les politiques publiques.
  • Production de déchet ou, au contraire, utilisation d’emballages consignés, recyclables ou biodégradables.
  • Etc. 

4. Un exemple de repas, sous le crible de l’éco-score

Prenons un exemple de définition d’un éco-score. Ici, on évalue un repas préparé, vendu dans une barquette en plastique. Un saumon sauvage de l’Atlantique, accompagné de riz bio, de tomates bio espagnoles hors saison et d’asperges italiennes. 

L’ACV initiale donne un score de 49/100, grâce à l’évaluation de chaque ingrédient. On déroule ensuite les indicateurs complémentaires.

Source

Un malus pour les tomates hors saison, pour le saumon d’Atlantique qui est une espèce menacée et pour l’emballage plastique. Une chute faiblement compensée par le label bio du riz et de la tomate. La sentence tombe : un éco-score de D pour ce repas, aux aspects innocents… 

Vous savez maintenant que vous pouvez compter sur l’éco-score pour guider vos choix responsables et les valoriser. Pour adopter une démarche responsable dans l’ensemble de votre entreprise : contactez-nous !

Sources :

Les impacts de l’alimentation : rapport Afterre 2050

Le site de l’éco-score

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