Le développement durable (DD) : plus on en parle, plus la notion semble floue. Pourtant, face aux enjeux climatiques grandissants, face à la conscience environnementale qui se développe chez les consommateurs, les entreprises n’ont plus le choix. Les structures économiques doivent contribuer à la transition écologique et sociale. Qu’est-ce que le développement durable en entreprise ? Que dit la loi ? Par où commencer pour mettre en place sa stratégie RSE ? Au programme de cet article : décryptage, exemples d’actions et méthodo !
1. Le DD des structures économiques : qui est concerné ?
1.1 Développement durable et enjeux planétaires
Le développement durable, DD pour les intimes, combine deux notions qui semblent parfois contradictoires : le développement (la croissance)… Et la durabilité, le soin des écosystèmes et êtres vivants.
Le développement durable, c’est tout simplement un mode de développement permettant :
- de répondre à nos besoins actuels ;
- tout en permettant aux générations futures de subvenir aux leurs.
(Définition ADEME, 2020)
On construit cette démarche en considérant 3 piliers :
- Économique ;
- Social ;
- Environnemental.
Aujourd’hui, on lie souvent cette notion aux Objectifs de Développement Durable de l’ONU. 17 ODD pour répondre aux enjeux planétaires actuels. Pour faire du monde… Un monde meilleur.
Quelques exemples d’objectifs ? Éradiquer la pauvreté et la faim dans le monde, lutter contre le réchauffement climatique, protéger la vie terrestre et marine, etc. Oui, à l’ONU, on ne manque pas d’ambition !

1.2 PME et grandes entreprises : toutes impactées, toutes concernées
Le GIEC est catégorique : nous devons limiter le réchauffement climatique à 2 °C, et même faire notre possible pour rester sous 1,5 °C. Sinon ? Nous pourrions dépasser les limites planétaires. On atteindrait alors des points de non-retour déséquilibrant les écosystèmes… Potentiellement de manière chaotique.
Chaque acteur doit contribuer à la neutralité carbone mondiale et la régénération des écosystèmes naturels. Des entrepreneurs aux grandes entreprises, en passant par les PME et start up : toutes les structures sont concernées.
Toutes les structures ne sont pas soumises à la loi. Cependant, elles sont toutes soumises à leur responsabilité sociétale, ainsi qu’au jugement des consommateurs et consommatrices… De plus en plus exigeant !
2. Développement durable en entreprise : ça implique quoi ?
2.1 4 axes d’engagements pour les organisations
Le développement durable des sociétés se traduit sur 4 axes.
- Des engagements tout au long de la chaine de production, pour en limiter l’empreinte environnementale et sociale.
- Des engagements pour l’éco-conception des produits, permettant de limiter leurs impacts négatifs à la fabrication, l’utilisation et la fin de vie (produits recyclables, facilitation de la réparation, etc.)
- Des engagements en interne, pour limiter l’empreinte carbone des bureaux de l’entreprise (sensibilisation des équipes, réduction de l’empreinte immobilière des locaux, reconditionnement des ordinateurs, etc.), mais également assurer la justice sociale (gouvernance, égalité des genres, etc.).
- Des engagements publics, via une communication permettant de sensibiliser l’audience avec pédagogie. Il s’agit d’utiliser la visibilité de l’entreprise, au service de la transition… Le tout, sans greenwashing, bien sûr !
2.2 Développement durable et RSE : quelles différences ?
La stratégie RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est la déclinaison actionnable du développement durable dans les entreprises.
En effet, ces deux courants reposent sur les 3 fameux piliers : économique, environnemental et social (ou gouvernance).
Ainsi, la stratégie RSE permet de formaliser et concrétiser des engagements de DD.
3. Inconvénients du développement durable : ça ne suffit plus !
Aujourd’hui, le développement durable ne suffit plus.
Faire le tri sélectif dans les bureaux et ajouter un garage à vélo : ça ne suffit plus.
Compenser ses émissions carbone en plantant des arbres : ça ne suffit plus.
Utiliser des emballages en plastique recyclable : ça ne suffit plus !
Face à l’ampleur des enjeux climatiques, nous devons aller plus loin. Nous devons anticiper la règlementation. Prendre des engagements ambitieux pour l’humain et les écosystèmes naturels.
3.1 Les risques d’une stratégie RSE incomplète
Consommateurs et consommatrices ne sont plus dupes : ils attendent des actions impactantes.
Maintenir le business as usual, saupoudré d’allégations écologiques bancales, comporte de nombreux inconvénients.
- Perte de confiance des parties prenantes : consommateurs, consommatrices, partenaires, structures de financement, etc.
- Sanction en cas de non-respect de la règlementation.
- Manque d’anticipation de l’évolution des règlementations, risquant d’entrainer des coûts bien plus importants dans quelques années.
- Dépendance à des ressources de plus en plus coûteuses, comme l’énergie.
- Fuite des talents, qui attendent des conditions de travail confortables et alignées à leurs valeurs écologiques.
- Etc.
Pourtant, sous couvert de développement durable, certaines entreprises se contentent de quelques actions maladroites… Insuffisantes tant du point de vue social, qu’économique et écologique.
Pour en prendre conscience, on vous recommande…
- Notre article sur les exemples de greenwashing : une pépite !
- Notre décryptage de la neutralité carbone en entreprise, une notion souvent utilisée à tort et à travers.
4. La règlementation autour des enjeux environnementaux et sociaux en entreprise
4.1 Les lois relatives au développement durable dans les entreprises
En matière d’écologie, la règlementation évolue rapidement. Les lois sont de plus en plus ambitieuses, de plus en plus contraignantes… Pour répondre efficacement aux enjeux grandissants.
- Le bilan carbone est obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés en France métropolitaine, et 250 salariés en outre-mer. L’obligation pourrait s’étendre à davantage d’entreprises.
- La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixe des obligations de mesure et reporting d’impacts environnementaux (en particulier concernant les consommations énergétiques, l’économie circulaire et le gaspillage alimentaire). (Source : Ministère de la Transition écologique, 2021).
- En 2019, la loi PACTE (Loi Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation de l’Entreprise) demande aux entreprises de prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités. Elle veut concilier la croissance économique des structures avec les enjeux sociaux et environnementaux. (Source : Ministère de l’Économie, 2019) .
- Le Décret Tertiaire et la RE 2020 fixent des attentes ambitieuses pour la réduction des consommations énergétiques et de l’empreinte carbone des bâtiments.
- L’affichage environnemental deviendra obligatoire, au plus tard en 2026. Cette mesure imposera de sensibiliser les parties prenantes, collecter les données de pollution des différents produits, calculer ses impacts environnementaux… Bref, il est indispensable de s’y préparer au plus vite pour étaler les investissements.
- Le reporting extra-financier est déjà obligatoire pour certains acteurs. Il sera étendu et cadré par la CSRD, à l’échelle européenne, à partir de 2024. Ça aussi, il faut l’anticiper dès maintenant.
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Ceci dit, rappelons-le : il est nécessaire d’aller au-delà de la règlementation. Les enjeux sont trop grands, et les obligations trop peu ambitieuses pour y répondre. Une stratégie RSE doit avant tout naitre de convictions solides, mais aussi de la connaissance des avantages long terme d’une telle démarche.
4.2 Au-delà de la loi : les bénéfices d’une bonne démarche de DD dans les entreprises
À l’inverse, une stratégie DD bien menée a de nombreux avantages.
- Avantage compétitif auprès des parties prenantes sensibilisées.
- Augmentation de la clientèle et gain de confiance des consommateurs — de plus en plus en attente d’engagements sociétaux concrets.
- Gain de crédibilité auprès des partenaires et financeurs — bien conscient que l’avenir se trouve dans l’engagement écologique.
- Économies financières et gain d’indépendance sur les ressources limitées et énergies fossiles, donc gain de résilience.
- Amélioration du bien-être au travail, et tous les bénéfices associés — humains et économiques (rétention des talents, meilleure productivité, etc.)
- Etc.
Alors, on s’y met ?
5. Développement durable dans les entreprises : par où commencer ?
5.1 4 étapes pour mettre en place sa stratégie
- Impliquer les parties prenantes — en particulier les collaborateurs. Équipes, mais aussi partenaires ou fournisseurs ont un rôle clé dans l’application des engagements environnementaux… Ainsi que dans l'identification des actions à mettre en place ! Commencez donc par ouvrir le dialogue avec les parties prenantes, afin d’identifier les enjeux, attentes, blocages et premières idées de solutions. Vous pourriez aussi vous rendre compte de l’opportunité économique de cette transition, si de nombreux partenaires l’attendent avec impatience.
- Faire un état des lieux des impacts environnementaux et sociaux. Impossible de réduire ce qu’on ne connaît pas. Vous devrez donc commencer par un audit. À ce stade, le bilan carbone est tout indiqué.
- Accorder des ressources et définir des objectifs. Quel budget pouvez-vous accorder à votre démarche de développement durable ? Quelles ressources humaines ? Ne soyez pas avares : rappelez-vous que la RSE est un investissement.
- Définir une stratégie RSE et développement durable. N’hésitez pas à vous laisser guider par des certifications environnementales, ou vous faire accompagner pour un plan d’action bas-carbone réussi.
- Mesurer les résultats et améliorer continuellement la démarche.
5.2 Quelques exemples concrets d’actions DD à mettre en place
On ne va pas vous laisser repartir sans vous donner quelques idées de développement durable à mettre en place dans votre entreprise.
- Pour le pilier environnemental : le bilan carbone est la plus grosse action possible, puisqu’elle donnera lieu à un plan d’action complet de réduction de vos émissions de gaz à effet de serre. Vous pouvez également travailler l’efficacité énergétique de vos équipements, sélectionner des fournisseurs avec une stratégie RSE solide, optimiser la logistique sur l’ensemble de votre chaine de production ou encore éco-concevoir vos produits.
- Pour le pilier social : demandez aux personnes concernées ! Contactez vos parties prenantes et équipes pour connaître les enjeux à travailler en priorité. Par exemple, cela passera par une démarche Qualité de Vie au Travail, l’installation d’espaces en permaculture près des bureaux, l’amélioration de l’égalité des genres ou encore la lutte contre les discriminations. Regardez également du côté de la gouvernance : et si les salariés pouvaient être plus impliqués dans les décisions de l’entreprise ?
- Pour le pilier économique : pensez à renforcer le tissu local, par exemple. Partenariats avec des associations de la région, choix de partenaires et fournisseurs locaux… Vous aurez ainsi un fort impact économique sur le territoire.
Le développement durable en entreprise n’est plus une lubie de quelques acteurs écolos. C’est maintenant une nécessité sociétale, inscrite dans la loi. Quelle que soit la taille de votre structure, vous êtes concerné. La stratégie RSE vous permettra non seulement de contribuer à la neutralité carbone mondiale, mais également d’améliorer la résilience de votre entreprise et le bien-être de vos parties prenantes. Alors, qu’attendez vous ? Contactez les spécialistes Sami pour tester notre bilan carbone !
Sources :
- Qu'est-ce que le développement durable ? ADEME, 2020, consulté en juin 2022.
- La responsabilité sociétale des entreprises, Ministère de la Transition écologique, 2021, consulté en juin 2022.
- La loi PACTE : pour la croissance et la transformation des entreprises, 2019, consulté en juin 2022.
- Objectifs de développement durable : 17 objectifs pour changer le monde, ONU, consulté en juin 2022.
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