Décarbonation, ou décarbonisation : de quoi parle-t-on ? Par où commencer sa démarche de réduction des émissions de CO2 ? Dans cet article, découvrez en quoi cet enjeu environnemental est une réelle opportunité pour les entreprises… Et les 3 leviers à mettre en place dès maintenant pour une activité bas-carbone.
1. Décarbonation ou décarbonisation : qu’est-ce que c’est ?
1.1 Décarbonation : définition
La décarbonation (ou décarbonisation) est « l’ensemble des mesures et des techniques permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone. » (Journal Officiel, 2019).
On peut parler de décarbonation à l’échelle d’un individu, d’une entreprise, d’un secteur d’activité, ou encore d’un pays.
On réduit parfois ce terme au simple fait de remplacer les énergies fossiles par des énergies bas-carbone… Pourtant, c’est bien un processus plus global qu’il faut entamer pour décarboner l’économie ! Restez connecté : c’est ce que nous allons voir dans la deuxième partie de cet article.
Décarbonisation ou décarbonation ? En fait, les deux sont corrects et ont la même signification ! Cependant, c’est bien le terme « décarbonation » qui est utilisé dans les textes officiels.
1.2 Moins de carbone : que dit la loi ?
Les enjeux environnementaux sont de plus en plus présents dans la loi — à l’échelle française, mais aussi européenne. Et heureusement, d’ailleurs !
De nombreuses réglementations encadrent l’action des entreprises, imposant par exemple le suivi et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi, la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) fixe un objectif aussi ambitieux que nécessaire : atteindre la neutralité carbone, à l’échelle de la France, d’ici 2050. Zéro émission nette.
Pour l’atteindre, la SNBC définit plusieurs objectifs intermédiaires.
Entre autres : le secteur industriel devra diminuer ses émissions de 35 % d’ici 2030 par rapport à 2015, et 81 % d’ici 2050. Concrètement ? Il « suffit » d’améliorer de 20 % l’efficacité énergétique du secteur industriel, entre 2010 et 2030, par tonne produite.
Alors, comment faire ?
2. Comment décarboner son entreprise ? 3 leviers
2.1 3 leviers pour diminuer ses émissions carbone
L’ADEME distingue 3 leviers pour baisser ses émissions de CO2.
- L’efficacité énergétique. Il s’agit de diminuer sa consommation d’énergie. On peut par exemple remplacer des équipements vieillissants, optimiser l’utilisation des machines ou encore isoler les bâtiments et baisser le chauffage des bureaux.
- Le mix énergétique. Il s’agit d’opter pour des sources d’énergie bas-carbone : électrifier les usages qui peuvent l’être, intégrer des énergies renouvelables, mettre en place une récupération de chaleur fatale, encourager la mobilité douce, etc.
- L’efficacité matière et recyclage. Il s’agit d’utiliser moins de matière première. Éco conception des produits, écologie industrielle et territoriale, choix de matières recyclées, gestion des déchets, etc. Ce 3e levier nous rappelle que les émissions carbone ne viennent pas seulement de l’énergie… Au contraire : il est important d’évaluer son empreinte environnementale sur l’ensemble du cycle de vie des produits. Lorsqu’une entreprise importe des matières premières ou pièces, elle importe également (d’une certaine manière) les rejets carbone nécessaires à leur production. Optimiser son utilisation de ressources, c’est donc contribuer à la décarbonation de l’entreprise.
2.2 Gérer les émissions carbone restantes avec la contribution carbone
Pour les émissions carbone restantes, on utilise la contribution carbone. Il s’agit de stocker ou éviter un équivalent de ses rejets GES.
Ce terme regroupe les méthodes de…
- Séquestration. Il s’agit de garder du carbone sous sa forme solide, sur du long terme. C’est un procédé naturel dans les puits de carbone. En effet, les océans, sols (riches en biomasse) et forêts renferment une importante quantité de carbone. Et heureusement ! On peut reproduire ce processus artificiellement. Exemple : construction en bois.
- Captation. Il s’agit de piéger les molécules de dioxyde de carbone, afin de les retirer de l’atmosphère sur le long terme. Exemple : plantation d’arbres, technologies en développement.
- Évitement. Il s’agit d’investir dans des projets permettant d’éviter des émissions de gaz à effet de serre. Exemple : installations d’énergies renouvelables ou de mobilité douce.
Captation et compensation carbone sont nécessaires, mais ne sont qu’une petite partie de l’effort à fournir pour atteindre nos objectifs climatiques. Ces méthodes contiennent en effet une part d’incertitude, et leurs impacts positifs sont souvent décalés dans le temps.
La vraie priorité est de réduire nos émissions. Beaucoup, tou.te.s, vite.
3. Réduire ses émissions de CO2 : quels enjeux pour les entreprises et industries ?
3.1 Une multitude de paramètres à prendre en compte
La décarbonation des entreprises demande de concilier une multitude d’enjeux — techniques, économiques, financiers ou encore sociétaux.
Une stratégie réussie doit…
- Soutenir le développement de l’entreprise.
- Apporter des résultats (environnementaux, sociaux, économiques) à court terme autant qu’à long terme.
- S’inscrire dans la démarche bas-carbone du territoire.
- Impliquer et sensibiliser les parties prenantes.
- Être cohérente avec les objectifs ambitieux fixés par le GIEC — à savoir rester impérativement sous 2 °C de réchauffement par rapport au début de l’ère industrielle, et autant que possible sous 1,5 °C.
3.2 Agir maintenant pour ne pas subir demain
La décarbonation de l'entreprise demande des investissements. Mais repousser la transition bas-carbone jusqu’à ce que la loi ou le contexte ne laisse plus d’autre choix… Serait encore pire.
Voyez la décarbonation comme une formidable opportunité à saisir dès maintenant.
- Gain de compétitivité, puisque clientèle et partenaires demandent de plus en plus d’engagements environnementaux.
- Gain de crédibilité et confiance auprès des parties prenantes.
- Compétitivité durable, notamment face à l’évolution de la réglementation et des taxes concernant les émissions de CO2.
- Étalement des investissements dans le temps.
- Accès à des aides et subventions pour la transition écologique.
- Optimisation des processus, tout au long de la chaîne de production — donnant lieu à l’amélioration de la qualité des produits, des économies financières ainsi que plus de bien-être au travail.
Vous l’avez compris : c’est le moment de décarboner vos process, d’anticiper l’évolution de la loi et de démarquer votre entreprise !
3.3 Par où commencer pour diminuer ses rejets carbone ?
Place à l’action !
En amont de toute action d’efficacité énergétique ou optimisation de vos process, vous devrez faire un bilan carbone. Cela vous donnera un état des lieux de vos émissions de gaz à effet de serre… Ainsi que les leviers les plus pertinents pour diminuer votre empreinte carbone.
C’est seulement après cet audit initial que vous pourrez passer au plan d’action.
À noter : l’ADEME a créé des plans de transition sectorielle pour la décarbonation des industries, secteur par secteur. Pour les entreprises industrielles, l’efficacité énergétique est prioritaire.
Vous l’avez compris : la décarbonation n’est rien d’autre que la diminution des émissions de CO2 — pour une entreprise, une entité, un territoire, etc. La définition est simple, mais l’enjeu est grand… Tout comme les opportunités de retour sur investissement ! Engagez-vous pour la neutralité carbone mondiale en commençant par votre bilan carbone d’entreprise.
Sources :
- Commission d’enrichissement de la langue française — Vocabulaire de l’environnement : climat-carbone, Journal Officiel de la République Française, septembre 2019.
- Comprendre les enjeux de la décarbonation, ADEME, consulté en juin 2022
- Les Plans de Transition Sectoriels, ADEME et Finance Clim Act, consulté en juin 2022.
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